Le tombeau des hérétiques (Rouen, 1605)

© Sammlung PRISARD
© Sammlung PRISARD

Jean de Caumont (alias George l´Apostre):

Le tombeav des heretiqves par George l´Apostre. Où le faux Masque des Huguenots est descouvert: Et les I50. Heresies du Ministre la Bansserie sont refutees, par le texte de la Bible, des Conciles & des Peres

Die Grabstätte der Häretiker, von George l´Apostre. Oder die falsche Maske der Hugenotten ist hierin zum Vorschein gebracht. Und die 150 Häresien des Geistlichen la Bansserie sind hierin widerlegt, durch den Text der Bibel, die Konzilien und die Kirchenväter

 

(dr). Die römisch-katholische theologische Streitschrift Tombeau des hérétiques greift zentrale Anliegen der Reformation und insbesondere des Calvinismus auf und sucht diese im Sinne einer Apologie zu widerlegen. Sie verteidigt und betont u.a. den Vorrang des Apostels Petrus (vor allen anderen Aposteln) und somit das Primat des Lehrstuhles und der Kirche von Rom. Auch sei der Papst unverändert als Oberhaupt der Kirche sowie als Richter über innerkirchliche Angelegenheiten und über Häresien anzusehen. Des Weiteren hält sie argumentativ am Zölibat für Priester, an der Bilderverehrung und an der Irrtumslosigkeit der Kirche fest. Auch könne die Bibel nicht Grundlage für die Beurteilung von Häresien sein. Ebensowenig gebe es – die von den Reformatoren postulierte –  Klarheit und Einfachheit der Schrift, darüberhinaus dürfe weiterhin nicht jeder selbst in der Bibel lesen. Sonst existierten bald "soviele Meinungen wie es Hugenotten gibt." Schließlich wird auch am Lateinischen als der einzig legitimen Sprache der Messe festgehalten (zur Kommunikation mit Gott), während Französisch zu Recht die Sprache der Predigt sei (zur Kommunikation mit den Gläubigen).

 

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Buchauszug (Ü: BfHG)

 

[8] „Es gibt nur einen Gott […] Nur einen Jesus Christus. Nur einen Heiligen Geist. Nur eine Kirche. […] Nur einen Glauben. Nur eine Taufe. Nur einen Stellvertreter Christi auf Erden. […] Nur einen Hirten […] Nur einen Schafstall. Nur eine Arche zur Rettung in der Sintflut.“

▼ Buchauszug

 

[V] C´est vne grande consolation pour les Catholiques, & qui asseure fort leur conscience: Que tous les Heretiques qui sont venus de tout temps, on dit pour leur excuse que l´Eglise auoit failly. Et neantmoins, c´estoient trompeurs, qui se font esuanouys, & approuuez heretiques par les Conciles, & les tenez tels vous mesme. Quand Luther, & Caluion sont venus, ils ont dit: l´Eglise a failli, il faut la reformer. Nestorius, Iouinian, Arrius, Vigilance & les autres en disoient autant. Mais en fin, cela s´est trouué faux. Dieu à  

 

[VI] blanchy les taches, dont ils vouloient noircir la lanche innocence de l´Eglise. Il faut que vous teniez vne maxime, Que l´Eglise Catholique, Apostolique & Romaine ne peut faillir. Elle en a la promesse, & l´effet s´en est ensuiuy depuis que Iesus Christ est mort.

Buchauszug

 

[XVIII] A Monsieur l´Apostre, Sur son
Tombeau des Huguenots.

QVATRAIN.


Huguenot, voy ce liure, & va bien le goustant
Si tu veux du salut il t´en monstre la voye,
Et tu croiras en fin ce qu´il faut que tu croye
Ton erreur, ton Ministre, & Presche detestant.

Buchauszug

 

[6] Heresie I.


L´Auteur de la response à mon escrit soit la Bansserie ou vn autre: Au commencement de son Libelle dit, que La doctrine qui est dans mon liuvre, est en partie contraire aux deux formes de Religion qui ont cours en France.

 

CONTRE.

 

Par ceste heresie premiere, il veut finement inferer trois choses. Qu´il y a deux Religions: Que sa Caluino-mantie est religion: Et que i´ay dit des choses contraires à l´Eglise Catholique, si cela est, il le verra tantost. Que son heresie soit religion, ie luy nie: De dire qu´il y a deux religions en ce Royau-  

 

[7] me, il fait tort à l´Eglise & à la France.
    Il offense sa Patrie de dire en general qu´elle est insectee de son venim: (…) Tota Gallia Caluinauit, comme anciennement on disoit. Totus mundus Arianauit. Il y a de bons medecins pour empescher ce mal.
   De dire aussi qu´il y a deux Religions, cela n´est iamais sorty, que de la bouche d´vne ame Hermaphrodite, qui put le schisme & faction. (…) La robbe de Iesus Christ ne se peut separer.

 

[8] Il n´y a
Qu´vn Dieu auteur de tout.
Qu´vn Iesus Christ.
Qu´vn S. Esprit.
Qu´vne Trinité.
Qu´vne Eglise.
Qu´vne Colombe.
Qu´vne Espouse.
Qu´vne Chosie à sa mere.
Qu´vne Foy.
Qu´vn Baptesme.
Qu´vn Vicaire de Iesus Christ en terre.
Qu´vn seul Euesque en toute l´Eglise Catholique dit S. Cyprian.
Qu´vn seul Pasteur ou chef.
Qu´vne Bergerie.
Qu´vne Bouche en toute la Chrestienté, dit S. Irenee.
Qu´vne Arche pour le Deluge.
Qu´vn Principe de toutes choses.
Qu´vn Soleil au Ciel.
Qu´vne Ame en l´homme.
Qu´vn Cœur au corps. Dieu à choisi
Vn Temple pour sa demeure.
Vne Arche pour son adoration.
Vne Lignee pour sa sacrificature.
Vne Hierusalem pour la ville.

[9] Ansi il n´y a qu´vne Eglise mere de tous Chrestiens: Non vne en lieu, mais vne en Esprit & vnité de Foy & creance.

Buchauszug

 

[18] Mais pour l´Eglise de Dieu elle a vn chef visible & ordonné de Dieu, sous son fils Iesus Christ sur la terre, car


S[aint]. Pierre estoit chef des Apostres.


Que S[aint]. Pierre fust chef, Ie le prouue par infinis lieux de la Bible: puis par le tesmoignage des Peres, & par quatre lieux de Caluin mesme.
S[aint]. Pierre est le I. appellé & fait Apostre. A luy seul Iesus Christ change le nom. Iesus se met dans sa nacelle pour prescher, & non dans celle des autres.
   Il iette tout seul les rets par le commandement de Iesus Christ.
   Il marche seul sur les eaux.
   A luy seul Iesus promet de bailler les clefs du Ciel, tibi dabo claues & non vobis [„Ich will dir die Schlüssel geben", "& nicht euch“, Matthäus 16,19].


[19] Luy seul confesse Iesus estre le fils de Dieu.
    Sur luy seul Iesus Christ fonde son Eglise. Tu es Petrus, & super hanc petram ædificabo Ecclesiam meam [„Du bist Petrus, und auf diesem Felsen werde ich meine Gemeinde bauen“, Matthäus 16,18].
    A luy particulier il est dit, quæcunque ligaueris super terram erunt ligata & in cælis [„was immer du auf Erden binden wirst, wird in den Himmeln gebunden sein“, Matthäus 16,19; vgl. aber 18,18].
    Luy seul paye le tribut pour luy & son maistre.
    C´est le I. à qui on laue les pieds.
    C´est le I. nommé dans tous les Euangelistes.
    Il parle tousiours le I. quand Iesus Christ les interroge.
    Iesus pria particulierement pour sa foy, oraui pro te, vt non deficiat fides tua [„Ich habe für dich gebetet, dass dein Glaube nicht aufhöre“, Lukas 22,32].
    A luy seul Iesus Christ baille la puissance de confirmer les autres Apostres: qui confirme est superieur. Confirma fratres tuos [„Stärke deine Brüder“, Lukas 22,32].
    A luy seul Iesus Christ dit apres estre resuscité, par 3. fois Pasce oues meas [„Weide meine Schafe“, Johannes 21,15.16.17], & non aux autres auec tell singularité. Il y a Pasce [„Weide] & non pas Pascite [„Weidet“].
    Par 3. fois apres la resurrection Iesus luy demande s´il aimoit bien.
Iesus Christ apparut à luy le premier

 

[20] des Apostres, apres la resurrection. L´Ange commande expres qu´on die à S[aint]. Pierre que Iesus Christ estoit resuscité, & Petro. [„sagt seinen Jüngern und Petrus, dass…,“ Markus 16,7]
    Comme le chef il assemble le I. Concile entre l´Ascension & la Penthecoste.
    Luy seul prononce l´arrest du Concile.
    Il parle le I. au second Concile, disant que Dieu parloit par sa bouche. [„durch meinen Mund,“ Apostelgeschichte 15,7]. Il ne dit pas par nos bouches [„durch unsere Münder.“] Actes I5. Ab antiquis diebus Deus in nobis elegit per os meum audire gentes verbum Euangelii:
Hexcommunie le I. Ananias & Zaphira.
    Il presche le premier, Acte I.
    Il se debende le I. pour aller prescher l´Euangile.
    C´est le I. qui fait des Miracles pour planter la religion.
    S[aint]. Paul le vient trouuer, le recognoissant superieur. Acte I5.
    S[aint]. Paul & Barnabé luy vindrent demander conseil en Hierusalem, & firent ce qu´il leur dit: Ils l´ont doncques recognu le I. chef & superieur.  

 

[21] Caluin mesme, a esté contraint d´aduoüer ceste superiorité. Sur le I0. De S[aint]. Mat[thieu] Il dit Pierre est le I. de tous les Apostres, & sur le I. de Saint Iean, Le conseil de Dieu a voulu, que Pierre qui deuoit estre beaucoup plus excellent qu´André fust toutefois amené par iceluy à la cognoissance de Christ. & sur la I. aux Cor[inthiens]. Pierre à qui le I. lieu est donné par le consentemēt de tous. Voila les mots qui sentent bien leur huguenot, toutefois au sens, il le recognoist superieur.
    Il reste maintenant de produire tous les Docteurs, qui ont dit que Saint Pierre est le chef des Apostres: Afin de monstrer que la primitiue Eglise a tenu la mesme croyance que nous auons de ceste superiorité, dans les 500. ans ou Caluin dit qu´elle n´auoit point failli.
    Anaclet disciple de S[aint]. Pierre & son 3. Successeur en la Papauté, dit que la sainte Eglise Apostolique & Romaine obtient la primauté par le commandement de Iesus Christ. Sacro-sanct a Roma, & Apostolica Ecclesia, non ab Apostolis, sed ab ipso Domino & Saluatore nostro prima-  

 

[22] tum obtinuit. Sicuti beato Petro Apostolo dixit: Tu es petrus [!] & super hanc petram ædificabo Ecclesiam meam. Ca. Sacro-sancta P. I. dist. 22. Il dit Romaine premier qu´Apostolique. Et au mesme lieu, il atteste, que les Apostres de foy, estoient tous esgaux: Toutefois que Iesus Christ voulut que S[aint]. Pierre presidast par dessus tous les autres. Inter beatos Apostolos fuit discretio potestatis: & licet omnes essent Apostoli, Petro tamen à Domino concessam est, vt reliquis omnibus præsset Apostolis. Ce mot de Pape vous fait bondir le cœur, vous receuez Origene aussi bien que nous, mais il n´est pas de vostre opinion en son homelie 2. sur les Euangelistes. Nemo nos existimet Petro Iohannem præferre, quis hoc fecerit? quis esset altior Apostolorum eo, qui est & dicitur vertex ecram?

    S[aint]. Cyprian qui suit apres, en son traité de l´vnité de l´Eglise dit que la primauté est donnee à S[aint]. Pierre, afin que lon [!] puisse demonstrer vne seule Eglise de Iesus Christ & vne seule chere. Primatus Petrodatur, vt vna Christi Ecclesia, & cathedra vna monstretur.  

 

[23] Petrus collocatus est in fundamento, dit S[aint]. Basile. Iouinian baguenaudoit ce que vous radotez mesme que S[aint]. Pierre n´estoit pas le chef des Apostres, & pour cela condamné heretique. S[aint]. Hierosme luy dit Super petrum fundata est Ecclesia, & inter duodecim vnus eligitur, vt capite constituto schismatis tollatur occasio. S´ils eussent esté tous chefs, il n´y eust pas eu d´vnité. S[aint]. Augustin sur le 6. de S[aint]. Iean dit que saint Pierre estoit le I. des Apostres. Quis enim nesciat primum Apostolorum esse beatißimum Petrum? & en vn autre endroit il dit que saint Pierre auoit la primauté de l´Eglise. Ecclesiæ petrus primatum gerebat. Si cela est faux tous les Docteurs sont heretiques. Si nous faillons c´est auec de braues maistres, Excusatißimus est error qui cum multis & magnis viris committitur.
   Saint Iean Chrysostome sur le 5. de saint Luc atteste comme Iesus Christ a intronizé saint Pierre le Prince, le Roy, & le maistre du monde spirituel. Christus Petrum intronisauit orbis terrarum magistrum.  

 

[24] Et en infinis lieux de ses doctes escrits il califie saint Pierre de plusieurs beaux tiltres [!] d´honneur, lesquels i´ay mis ensemble. Il est la bouche & le Prince des Apostres: Le Prince & sommet de la compagnie: Le Maistre des cieux: La bouche de Iesus Christ: La colomne de l´Eglise: l´Ornement des Disciples: Os Apostolorum Princeps & vertex ipsius cœtus: Petro orbem terarum dedicauit. Petra est indelebilis: Crepido imobilis: Apostolorum magnus: Primus vocatus: Primus obediens Princeps Apostolorum: Firmamentum imobile. Cœelorum magister: orbis terrarum miraculum: Discipulorum decus: Theologorum pulchritudo Christio os: Ecclesiæ Princeps. Petra stabilis: Portus inexpugnabilis: Terris firma: Ecclesiæ colomna & propugnaculum. Ceste bouche d´or estoit l´an quatre cens 7. ou l´Eglise fumoit du sang des martyrs. La Chrestienté toute empourpree de leur sang, croyoient que saint Pierre estoit le chef de l´Eglise: Ie pourrois alleguer tous les Peres qui ont vescu [!] depuis. Mais ie me veux enfermer dans les premiers quatre & cinq ans, afin de conclurre [!] qu´il vaut mieux

 

[25] suiure le grand chemin de l´Eglise brié & frié de tant de Docteurs, qui nous guident au ciel, que de suiure la petite renardiere des huguenots menant au precipice d´Enfer: nouißima eius ducunt ad mortem.